«Donc c’est juste.» Ce sont les tout derniers mots du documentaire Juvenile Court, ceux qu’un avocat adresse à un jeune sous le coup de sa condamnation pour vol à main armée. Donc c’est juste, ou comment un système s’organise pour produire une justice, des lois gravées dans le marbre et d’autres faites pour être contournées, des sanctions équitables ou des châtiments arbitraires, couverts par un système bis, non écrit, celui de la force et qui paraît aller de soi pour tous, ceux qui la font régner et celles et ceux qui en sont les victimes. Des normes, et de l’infinie variété de manières de les appliquer : le grand cinéaste américain Frederick Wiseman, 94 ans, a passé sa carrière à filmer la trame de ce système, celui des services sociaux (Welfare, 1973, repris l’an passé sur scène par Julie Deliquet), de l’hôpital et de l’école (High School, 1968), celui de la police, de la justice et de la prison.
La Cinémathèque du documentaire, à Paris, organise une rétrospective intégrale de son œuvre, projetée principalement dans les salles du centre Pompidou. Trois de ses films, tout juste restaurés, res