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Libération
Silence en Iran

Iran : les réalisateurs du film de «Mon gâteau préféré» condamnés à de la prison avec sursis

Les réalisateurs Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeh, dont le dernier film a été salué par la critique en France étaient visés par une procédure pour «propagande contre le régime», et «obscénité».
Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeh à Berlin, le 18 juin 2021. (Clemens Bilan/Getty Images. AFP)
publié le 14 avril 2025 à 16h16

Les réalisateurs iraniens du film Mon gâteau préféré, salué en France et aux Etats-Unis, ont été condamnés à des peines de prison avec sursis, selon un site juridique indépendant et une ONG. Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha, visés par une procédure pour «propagande contre le régime», et «obscénité», ont écopé de 14 mois de prison avec sursis et d’une amende de 400 millions de rials (environ 8 500 euros), selon le site juridique Dabdan. Leur matériel a aussi été saisi.

Le jugement a été rendu le 1er mars par un tribunal révolutionnaire de Téhéran, d’après le Centre pour les droits humains en Iran (ICHRI), basé à New York. «Les artistes en Iran font face à de dures épreuves, dont la censure, des détentions arbitraires, et la menace constante de poursuites», a commenté l’ICHRI.

Mon gâteau préféré avait été récompensé au festival international de Chicago en 2024, mais les réalisateurs n’avaient pas pu quitter l’Iran, privés de passeports. Le film raconte une histoire d’amour entre deux septuagénaires iraniens et les illusions perdues d’une génération qui a connu la Révolution islamique. Le film ignore les strictes lois de la censure du régime iranien. Dans les scènes intérieures, l’actrice principale Lili Farhadpour ne porte pas de voile.

Son tournage a eu lieu pendant le mouvement de protestation «femme, vie, liberté», après la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs en septembre 2022, à laquelle il fait aussi allusion. La condamnation des réalisateurs, déjà remarqués en 2020 pour Le Pardon, intervient à quelques semaines du festival de Cannes, qui accueillera en compétition le dernier film de l’Iranien Jafar Panahi, passé par la prison dans son pays.