Révélée à la Semaine de la critique à Cannes, Iris Kaltenbäck, 35 ans, démarre sa carrière avec talent, et son premier long métrage le Ravissement ne fait pas mentir son titre. Un portrait enquêté, ou rêvé, de jeune femme amoureuse (Hafsia Herzi), vivant par procuration les joies de sa meilleure amie, jusqu’à usurper sa maternité. Pour en parler, difficile de faire plus adéquat que ce café de l’hôtel Grand Amour où l’on retrouve la cinéaste, enceinte et penchée sur une citronnade, parlant d’une voix sonore pour couvrir le son de la pluie battante.
Quel parcours vous a mené à la réalisation de ce premier film ?
J’ai commencé par la philo et le droit, en travaillant pour une avocate pénaliste. Fréquenter les tribunaux, qui sont de vrais endroits de fiction, a été une très bonne école de cinéma, mais je ressentais une énorme frustration dans la nécessité du jugement. J’avais formé ma cinéphilie de mon côté dans les vidéoclubs, et en tentant l’école de la Fémis en section scénario, j’ai en quelque sorte laissé le concours choisir si j’avais le droit de faire du cinéma. Le premier long que j’ai essayé de financer en plein Covid, très ambiti