C’est principalement à cause d’eux qu’un bras de fer feutré se déroule depuis 2012 entre la France et le Canada. Trois des plus grosses fortunes françaises, des figures tutélaires du cinéma français, les frères Jérôme, Nicolas et Michel Seydoux, se sont retrouvés bien malgré eux l’objet d’un combat judiciaire canado-canadien. Et d’échanges soutenus entre le ministère français de l’Economie et son homologue d’Ottawa.
Les objets du litige portent de drôles de petits noms : Cranberry, Saint-Laurans, Laurentian, Arkadi, Violet. Puis une dizaine d’autres… Derrière ces termes vaguement évocateurs du Canada se trouvent des trusts créés sur place. Et derrière ces trusts se cache une partie de la fortune des parrains du grand écran, dont les sociétés sont gavées d’argent public, comme toute l’industrie du cinéma. L’un est actionnaire majoritaire de Pathé et contrôle les salles Gaumont-Pathé ; le deuxième est propriétaire de Gaumont ; le troisième, benjamin de la fratrie, est producteur de cinéma. Ils ont par ailleurs frayé avec la galaxie du football : Jérôme Seydoux comme administrateur de l’Olympique lyonnais jusqu’en 2019, et son frère Michel p