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Expo

James Cameron à la Cinémathèque française, chimères porteuses

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La rétrospective à la Cinémathèque est une passionnante exploration de l’univers du cinéaste-dessinateur, entre profondeurs sous-marines et fascination pour la technologie.
«La planète Mesa de Xenogenesis», de James Cameron (James Cameron)
publié le 5 avril 2024 à 11h56

Visiter une exposition dédiée à un démiurge de l’imaginaire comme Tim Burton ou George Lucas, c’est comme entrer dans leur chambre d’enfant avec leurs dessins aux murs et jouets sur les étagères, plus ou moins intacts ou marqués par le temps. C’est aussi mesurer le talent, l’énergie et la chance pour matérialiser ensuite leur univers à l’écran, le faire fructifier et coloniser à leur tour nos jeunesses et visions de l’avenir. Armé de ces chairs à poupées que sont Terminator, Aliens et Avatar, James Cameron aurait pu voir son expo à la Cinémathèque française virer aisément au showroom de produits dérivés. Mais entre deux modèles réduits de T-800 et œufs géants d’Aliens, c’est bien une passionnante exploration de ses chimères diverses qui s’offre ici, avec cette fascination mêlée de crainte pour la technologie, son addiction aux profondeurs sous-marines ou à la féminité XXL – Sigourney Weaver en exosquelette et Reine Alien ou Na’vi dans Avatar, toutes les femmes font chez lui deux mètres minimum. «L’Art de James Cameron» porte bien son nom car cette exposition rétrospective met moins l’accent sur le gigantisme, les prouesses comme jalons techniques de l’histoire du cinéma (le morphing dans Terminator 2, la capture de mouvement dans Avatar), les tournages envisagés comme d