Témoignage éloquent. Une responsable de casting avec plus de trente ans de métier avoue ne pas savoir quel cadre légal l’autorise à recruter des comédiens en fonction de leur apparence physique, notamment la couleur de peau. La législation antidiscrimination n’interdit-elle pas de recourir à de tels critères ? Eh bien non : pas pour le cinéma ou l’audiovisuel, rare secteur à jouir d’un régime dérogatoire, création artistique oblige. Rien d’illégal à trier les candidats à un rôle en fonction de leurs origines réelles ou supposées, leur accent, leur couleur de peau. Dès lors, comment agir sur les obstacles qui pénalisent les minorités dès l’étape des castings ?
A lire aussi
C’était tout l’objet de la rencontre organisée par le collectif 50/50 lundi 14 octobre. L’association pour la parité et la diversité donnait rendez-vous à Césure, dans l’ancien campus de Sorbonne-Nouvelle à Paris pour la restitution d’une étude sur les discriminations ethno-raciales dans le cinéma et l’audiovisuel. Une mission délicate alors que la collecte de statistiques dites «ethniques» est très contrôlées en France, et permettrait d’objectiver cette affirmation préliminaire : «Etre perçu comme non blanc limite drastiquement la palette des rôles accessibles.» Le président du fonds images de la diversité du CNC, Rachid Hami, soulignait lors d’une deuxième table ronde : «Parler de race, c’est toujours compliqué. Quand c’est Retailleau qui le fait ça passe mais nous, comment on évalue les choses ? Sans données