Le ciné militant n’en a jamais fini avec le pouvoir, avec la tâche infinie de le faire dégorger de ce qui fonde sa violence, sa méthode doctrinaire, ses us et stratégies de propagande. Quel pouvoir ici ? Le pouvoir de nuisance. Cette force brutale visant à museler, terrifier, «annuler» des cibles, des femmes, par une insidieuse guerre en ligne appelée harcèlement, qui infuse. La nuisance des réseaux sociaux, leur côté le plus sombre, est clairement identifiée dans le document signé Léa Clermont-Dion et Guylaine Maroist : nébuleuse fasciste transnationale très consciente de ses buts, qu’on n’a jamais fini d’exposer en pleine lumière à néon. Avec son allitération en titre, Je vous salue salope… résume la bigoterie et la passion mauvaise qui voient téter au même biberon «incels» et puritains, mascus en ligne, influenceurs froids et, identifiés lors de l’épisode dans le Vermont, vestiges du Ku Klux Klan, trumpistes et néonazis en alliance.
Le documentaire relate l’enfer de quatre femmes survivantes en butte à des cyberviolences : Marion Séclin, comédienne et youtubeuse française, Laura Boldrini, journaliste et députée italienne