Le cinéaste, césar du meilleur documentaire pour Retour à Reims, appelle à ne pas oublier les luttes de nos aïeuls pour acquérir les droits dont nous jouissons aujourd’hui, et incite artistes et intellectuels à se mobiliser.
«Il n’existe de présent, et encore moins de futur, qui surgirait hors du passé. Macron, dont une des rares qualités reste de savoir employer les mots, ne les utilise jamais par hasard. Un de ses nombreux défauts, par contre, est de considérer que ses administrés sont des idiots qui ne connaîtraient pas l’histoire, qui ne connaîtraient pas l’histoire de ces mots qu’il emploie et, impensable pour lui, qu’ils pourraient s’y reconnaître. Car, oui, nous savons d’où nous venons et nous savons ce que nous sommes, encore et toujours : la plèbe, la populace, la meute, les factieux, les factions, la piétaille, la racaille, les Jacques, la chienlit, les damnés de la terre… Quand Macron pense que ces mots sont repoussoirs, pour nous, ils redeviennent étendards.
«La lutte actuelle, comme les précédentes et les prochaines, s’inscrivent dans la seule histoire que nous ayons en propre : celle de la lutte pour l’émancipation. Celle de la guerre des classes pour être plus direct. Une guerre, oui, car jamais aucun dominant ne nous a accordé quoique ce soit sans que l’on en passe par l’emploi de la force et par le sang de nos combattantes et combattants. Nous n’avons pas à rougir des actes réprouvés par les dominants d’alors et d’aujourd’hui. Nous serions encore des se