Au Printemps succèdent les Tourments. Dans le deuxième volet de Jeunesse, la trilogie documentaire à laquelle Wang Bing a travaillé pendant tant d’années, les ennuis, les conflits commencent. Nous sommes toujours à Zhili, une ville du Zhejiang, non loin de Shanghai, dans les rues de laquelle se concentrent des milliers d’ateliers de confection de vêtements pour enfants. Entre 2014 et 2019, le meilleur cinéaste du monde, arpentant Zhili sa petite caméra dans les mains et avec le concours d’autres opérateurs tournant simultanément, a filmé les ouvriers au travail et dans leur vie quotidienne de migrants de l’intérieur du pays, accumulant 2 600 heures de rushs qu’il a montés en trois parties, visibles indépendamment les unes des autres, pour une durée totale de presque dix heures. Wang Bing n’en est pas à son premier monument : parmi la vingtaine de films signés, son chef-d’œuvre inaugural A l’ouest des rails (2002), sur le démantèlement d’un complexe industriel dans le nord-ouest de la Chine et la fin d’une époque, ou les Ames mortes (2018), sur la mémoire des milliers de morts du camp de travaux forcés de Jiabiangou, offraient des durées et des ambitions analo
Documentaire
«Jeunesse (les tourments)» : le sale air du labeur
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Wang Bing redonne ses droits à l’individu dans un contexte qui le néglige. (House on Fire - Gladys Glover)
par Luc Chessel
publié le 2 avril 2025 à 7h12
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