Projeté à Cannes dans le cadre d’une journée spéciale Ukraine mais visible d’ores et déjà sur la plate-forme d’Arte, Zelensky, le documentaire en deux parties d’Ariane Chemin, Yves Jeuland et Lisa Vapné ne brille pas par sa facture, un peu plan-plan, alternant sans grandes idées archives et interviews. Il faut cependant le regarder pour la perspective profonde qu’il offre sur le destin d’un homme devenu figure historique et centrale de la géopolitique depuis ce jour fatidique du 24 février 2022 où l’armée russe a lancé son offensive sur l’Ukraine. Et où, Poutine laissant croire que Zelensky et les siens avaient immédiatement pris la fuite, le président armé de son téléphone enregistrait une vidéo devant le palais présidentiel et assurait son intention de ne pas déserter le combat.
La véritable bascule aura pourtant lieu encore un peu plus tard lorsque l’Ukrainien visitera la ville suppliciée de Boutcha et verra les cadavres aux mains liées dans le dos : «A ce moment-là, on est vraiment tombé de la falaise.» Quelque chose de la radicalité du projet d’éradication du pays par Poutine explosait sur ce