Que cela ne soit pas un feu de paille. Pas encore. Où est Adèle Haenel dans le cinéma, à présent ? Nulle part, elle a pris congé. D’autres comédiennes, moins en vue, s’en sortent moins encore. Judith Godrèche n’est pas la première à l’ouvrir, à sortir du silence et à rompre le pacte, elle le sait, et elle vient faire ce qu’il faut pour qu’une révolution des femmes se poursuive : insister, encore tout répéter. On n’aurait pas bien entendu. Oreilles bouchées, parole dévoyée, parfois confisquée par opportunistes et hypocrites. Judith Godrèche, on en entendait la voix off dans She Said (2022), cette fiction très belle et très précise reconstituant l’enquête du New York Times pour démasquer Harvey Weinstein, l’un des grands films récents du point de vue de #MeToo, avec Pentagon Papers et Scandale. Au téléphone, à la journaliste, l’actrice préférait ne pas témoigner. A cet instant, contrairement à celle de Rose McGowan par exemple, c’était sa vraie voix qui résonnait (l’autre apparition «réelle», vertigineuse, ét
Césars
Judith Godrèche, une transmutation en fictions
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«Icon of French Cinema», six épisodes écrits, réalisés et interprétés par Judith Godrèche. (David Koskas/Arte)
par Camille Nevers
publié le 23 février 2024 à 7h48
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