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Libération
Histoires noires

«Kinds of Kindness» de Yórgos Lánthimos, sur le vil du rasoir

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Fable en triptyque qui exploite la cruauté humaine sans but moral ou politique, le film du cinéaste grec au casting sur-mesure ne procure aucun vertige.
Emma Stone trouve à nouveau matière à s’éclater en qualité de star dévergondée. (Atsushi Nishijima/Atsushi Nishijima)
publié le 25 juin 2024 à 16h19

Kinds of Kindness, soit «toutes sortes de gentillesses». Mais «gentillesse» ici n’est pas à prendre dans le sens de «bonté», même pas sous le spotlight déviant du sarcasme. Si son film nous indique une information, c’est celle que Yórgos Lánthimos n’a que faire de différencier les bons sentiments des mauvais. Son deuxième long métrage de 2024 après Pauvres Créatures, constitué de trois moyens dans la tradition, on suppute, de la méchante comédie à sketchs italienne (les Monstres…), met en place autant de situations infernales éprouvant des protagonistes dissemblablement monstrueux et tous astreints à subir des relations diversement délirantes, sans la moindre expression visible d’empathie, exploitation filmique en pure quête de profit romanesque.

Surréalisme bourrique

Un homme vivant grassement depuis une décennie sous le joug d’un autre, petit démiurge qui prend à sa place toutes les décisions majeures et mineures de l’existence, se rebelle le jour où il reçoit l’instruction de provoquer un accident qui pourrait aboutir à un homicide. Un autre, convaincu que son épouse rescapée d’un naufrage en mer a été remplacée par un doubl