Menu
Libération
Film de casse

«La Belle Affaire», billets de branques

Article réservé aux abonnés
A partir d’une histoire vraie, Natja Brunckhorst imagine une escroquerie menée au culot par les résidents d’un quartier ouvrier de l’ex-RDA en 1990.
Sandra Hüller et son équipe de malfaiteurs un rien bras cassés. (Peter Hartwig/ KMBO)
publié le 27 août 2024 à 17h20

L’anecdote est cocasse, et laisse le champ libre aux fantasmes. Au cours de l’été 1990, veille de la réunification de l’Allemagne, la banque d’Etat de la RDA entreprend de stocker plusieurs centaines de milliards de marks est-allemands dans un entrepôt souterrain à Halberstadt pour les y laisser pourrir. Un pactole bientôt sans valeur, puisque la population est-allemande dispose alors d’un temps limité pour changer ses devises et adopter l’union monétaire sous le signe du Deutsche Mark. Des années plus tard, des anomalies dans la circulation des billets de banque indiquent que des cambrioleurs se sont introduits dans la planque secrète, deux d’entre eux ayant même été surpris en flagrant délit avec des sacs remplis de grosses coupures. Juteux point de départ pour un film de casse, et encore plus pour une comédie. L’Allemande Natja Brunckhorst imagine une escroquerie menée au culot par les résidents d’un quartier ouvrier, solidaires dans le projet de «rendre son argent au peuple» et faire les poches aux capitalistes de l’ex-RFA.

Pour sûr, ces malfaiteurs un rien bras cassés se laissent d’abord corrompre par le démon de la consommation avant de s’essayer à racheter l’usine qui les a licenciés, laissant planer quelques réflexions très littérales sur les vices de l’argent – ainsi que les aurait préfacées Booba, «que faire de toute cette oseille ?» La présence au casting de