«Des flocons de neige roses… Il fallait que le changement climatique ait au moins un bon côté. J’aurai vécu pour voir ça.» La réplique serait absurde dans un autre film d’un autre cinéaste, chez Almodóvar non seulement elle passe, mais elle donne une des meilleures scènes de la Chambre d’à côté. Ces flocons roses tombent sur New York, vus depuis la fenêtre de la chambre d’hôpital où Martha (Tilda Swinton), gravement malade, prend la mesure de l’imminence de sa propre mort, dont elle partage la nouvelle avec sa vieille amie Ingrid (Julianne Moore), venue à son chevet. Pink snowflakes à la queerness terminale, crépusculaire, à la splendeur affolante et ironique à la fois. Un premier degré distancié, une émotion qui se regarde s’émouvoir, c’est la définition du camp, c’est aussi celle du cinéma, au moins celui d’Almodóvar, dont le 23e long métrage environ (le premier tourné en anglais, et son premier
Critique
«La Chambre d’à côté» : Pedro Almodóvar dans sa maison de compagnes
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Tilda Swinton en reporter de guerre malade d’un cancer, Julianne Moore en romancière qui devient sa confidente. (Pathé films)
par Luc Chessel
publié le 7 janvier 2025 à 15h58
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