Dans les décors luxuriants d’une Inde immémoriale, un guerrier tout en muscles s’élance dans les airs, défiant les lois de l’attraction dans des combats homériques, rivalisant d’inventivité et de grâce hypnotique. Le sabre levé sous un ciel de braise, il envoie voltiger ad patres les assaillants qui fondent sur lui par centaines, escalade à mains nues falaises à pic et cascades tumultueuses, ou encore darde l’ennemi d’une pluie de flèches. Quand ce ne sont pas des troupeaux de vaches dont les cornes flambent comme des torches, qui embrasent la nuit telle une traînée de lave en fusion.
N’aurait-il réalisé qu’une seule de ces séquences iconiques de la saga Baahubali, fresque hallucinée en deux volets et splendeur de pyrotechnie formelle, dopée aux effets numériques grandioses, que S.S. Rajamouli, fer de lance de Tollywood (l’industrie du cinéma populaire indien en langue télougoue) mériterait déjà le titre de prodige dont on le gratifie souvent, notamment grâce au succès phénoménal de ce diptyque (sorti en 2015 et 2017) ayant offert à