Si le cinéma du Moyen-Orient a pris l’habitude de nous donner régulièrement des nouvelles – souvent alarmantes – du climat politique avec lequel il se débat, la Mer et ses vagues emprunte une voie tangente. Réalisé à quatre mains par le tandem franco-libanais Liana & Renaud, ce premier film, sélectionné à l’Acid – l’Association du cinéma indépendant pour sa diffusion, qui présente une programmation parallèle à Cannes –, prend la forme d’un mystérieux voyage : celui de Najwa et Mansour, qui, au cœur d’une nuit épaisse percée par la pleine lune, cheminent jusqu’à Beyrouth pour espérer prendre le large et voguer vers de nouveaux horizons. Il leur faudra pour cela, comme dans un conte de Saint-Exupéry, suivre la lumière au milieu des ténèbres – leitmotiv présent dans toutes les scènes, du point sur le GPS de Najwa à une ampoule changée par un vieux gardien de phare – dans une capitale dont les différents décors, arrachés à l’obscurité ambiante, forment autant de petites scènes de théâtre surréaliste. On croirait dériver à l’intérieur d’une immense boule à neige : transfigurée par les jeux de cadre et de lumière, Beyrouth, avec ses grandes façades de béton, ressemble ici à une ville miniature, et le film tout entier à un songe sans issue.
Ce charme de l’artificiel, s’il se prolonge par quelques beaux décroc