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Cinéma

«La Nouvelle Femme» : Léa Todorov bricole Montessori

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Maternité contrariée, neuroatypie, féminisme… La cinéaste dépeint très librement la vie de la pédagogue italienne dans un film à costumes trop chargé.
Jasmine Trinca joue Maria Montessori dans «la Nouvelle Femme» de Léa Todorov. (Ad Vitam)
publié le 12 mars 2024 à 14h54

Inspiré de la vie de la médecin et pédagogue italienne Maria Montessori (1870-1952), à qui des maternelles du monde entier doivent ces joyeux petits cubes à empiler de couleur rose et autres lettres en volume, Une nouvelle femme se veut beaucoup de choses à la fois. Manifeste féministe, film à costumes léché, plaidoyer pour les enfants neuroatypiques, auscultation de la maternité contrariée, précis de pédagogie, il n’est pas un biopic linéaire. L’un des personnages principaux, la cocotte parisienne Lily d’Alengy (Leïla Bekhti), qui aide la pédagogue à s’émanciper et s’installer à son compte, est une invention de la cinéaste Léa Todorov, dont ceci est le premier long-métrage de fiction, cette invention servant selon elle à «proposer un autre modèle de femme puissante et libre de l’époque, sans pour autant que ces qualités reposent sur son savoir académique, comme c’est le cas pour Maria». Laquelle fut une des premières femmes diplômée de médecine d’Italie, et révolutionna durablement la pédagogie. Cette liberté prise avec la réalité donne sa qualité anachronique au film, lequel, tout à ses corsets et dentelles hors d’âge, n’en dégage pas moins un vendeur parfum de sororité estampillé 2024.

Si ces deux femmes se rencontrent, c’est que Lily doit s’occuper de sa fille «idiote», Nina (Rafaëlle Sonneville-Caby),