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Animation

«La Nuit d’Orion» sur Netflix, comme une boule de flippes

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Le premier et émouvant dessin animé du scénariste Charlie Kaufman explore les peurs nocturnes d’un enfant, en écho à celles qui nourrissent son créateur hollywoodien.
Insomnie, une des «entités de la nuit» rencontrées par Orion. (DreamWorks Animation)
publié le 26 janvier 2024 à 18h56

Il y a les enfants qui ont peur du noir, et il y a Orion. Incarnation juvénile du Grand Névrosé kaufmanien, ce gamin effectivement dépeint par le flippé Charlie Kaufman (avouons que Sean Charmatz, qui réalise, ou Emma Yarlett, qui a écrit le livre pour enfants dont est adapté le film, nous intéressent moins) a l’effroi d’à peu près tout, la société, l’amour, les feux d’artifice, les clowns tueurs, les ondes de téléphone, les malabars qui le harcèlent à l’école autant que la fille dont il est amoureux. «Allergique à la vie», ose en aparté Dark, noircisseur en chef des entités de la nuit (citons-les : Sommeil, Insomnie, Jolis Rêves, Silence et Bruits inexpliqués) qui surgissent dans la vie d’Orion un soir d’anxiété un peu plus intense que les autres, à la veille d’une sortie de classe.

De l’aubaine pour Kaufman, exécutant de luxe – un brin empêché ses derniers temps – de ce dessin animé assez standard dans son look, qui a sans doute vu de quelle manière il pouvait s’approprier son synopsis de simili Vice-versa de supermarché. D’abord en le lardant de souricières postmodernes («le Noir n’est rien d’autre que l’absence de lumière, pas un personnage de cartoon débile», susurre Orion) et de références stupido-chics pour les parents (David Foster Wallace, Wern