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La palme d’or «Anatomie d’une chute» franchit la barre du million de spectateurs en salles

Au lendemain de l’annonce de sa non-sélection pour représenter la France aux oscars, le film de Justine Triet a dépassé ce chiffre symbolique, se sont réjouis son distributeur et sa productrice ce samedi 23 septembre.
Sandra Hüller, qui interprète Sandra Voyter dans le film. (Photo /Les Films Pelleas)
publié le 23 septembre 2023 à 14h19

Un mois jour pour jour après sa sortie en salle, le film Anatomie d’une chute de Justine Triet a dépassé le million d’entrées, ont annoncé ce samedi 23 septembre le distributeur et la productrice de la palme d’or de cette année.

La barre symbolique du «million» a été franchie vendredi soir, a déclaré le distributeur Jean Labadie (Le Pacte). «Bravo Justine Triet, Merci aux spectateurs», a écrit la productrice Marie-Ange Luciani sur Instagram.

Mieux que Titane, jeu égal avec «la Vie d’Adèle»

Anatomie d’une chute dépasse largement la dernière Palme d’or française, Titane (306 293 entrées en 2021) et devance Dheepan de Jacques Audiard en 2015 (663 000 entrées).

Il fait jeu égal avec la Vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche (1,036 million d’entrées en 2013), et pourrait espérer rattraper Entre les murs de Laurent Cantet (1,6 million en 2008), autres palmes d’or françaises des années 2000.

Anatomie d’une chute, qui décortique méticuleusement les rapports de force et de domination au sein d’un couple d’artistes, ne sera par contre pas présenté par la France aux oscars au titre du meilleur film étranger, comme ses promoteurs l’espéraient.

La commission de professionnels qui en décide lui a préféré jeudi la Passion de Dodin Bouffant de Tran Anh Hung, avec Benoît Magimel et Juliette Binoche. Ce film en costumes sur les traditions culinaires à la française doit sortir le 8 novembre en France.

Une décision que les partisans du film de Justine Triet ont eu du mal à avaler : «Qu’est-ce qu’ils sont cons», a écrit Marie-Ange Luciani sur Instagram après cette décision, quand Jean Labadie a jugé cette décision «inexcusable» sur Twitter (renommé X).

«La bonne formule»

Le président de l’Union des producteurs de cinéma (UPC) Marc Missonnier s’est dit quant à lui «un peu abasourdi» par ceux qui faisaient une interprétation politique du choix pour les Oscars, Justine Triet ayant vertement tancé le gouvernement, accusé de vouloir «casser» l’exception culturelle, en recevant sa Palme.

«Ce sont des professionnels incontestables» qui ont choisi, a-t-il rappelé, soulignant que les pouvoirs publics, via le CNC au sein duquel ils se réunissent, n’avaient pas droit de vote.

«Le cinéma français cherche depuis longtemps la bonne formule pour le choix du film qu’il envoie aux oscars. Formulons plutôt des propositions pour l’avenir plutôt que verser dans l’anathème politique», a-t-il ajouté sur Twitter.