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Cinéma

«La Récréation de juillet» de Pablo Cotten et Joseph Rozé, une bricole primaire

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Teen-movie grandi trop vite, le film de Pablo Cotten et Joseph Rozé met en scène les retrouvailles d’amis en collège.
Le film de Pablo Cotten et Joseph Rozé offre son lot de drames adultes. ( Wayna Pitch)
publié le 10 juillet 2024 à 6h22

Premier long métrage de deux jeunes personnes, Pablo Cotten et Joseph Rozé, la Récréation de juillet (et non la révolution du même nom) se cherche un ton et un style, qui penche, hormis son grain de 16 mm qui mélancolise tout, vers le teen-movie, version grandi trop vite : à la John Hughes (cinéaste de la caractérisation, du personnage pris à l’âge où se trempe et s’écrit sous nos yeux un caractère) mais attardé, puisque ses personnages ont 25 ans et que c’est en vain qu’ils croient pouvoir se replonger dans leur adolescence. L’argument du film est assez bancal, sans doute d’être surtout un prétexte à tourner, à essayer des trucs sur le terrain (miné, et si français) de la psychologie : mais donc, Gaspard, jeune instituteur en vacances, convoque ses cinq vieux amis et amies d’enfance dans leur ancien collège, désert l’été, reformant la bande un peu trop tard pour se souvenir ensemble de sa sœur jumelle, morte dans un accident. Il ne leur a pas tout dit, et ils auront leur compte de drames adultes au milieu des enfantillages, du chahut, de la nostalgie, des frictions créées par les fantômes de l’ancien état des relations, etc.

Tout ça a un côté atelier théâtre de rejetons des beaux quartiers, cucul dans sa grammaire d’émotions bricolées, mais qui tente d’assumer la tête haute son sentimentalisme. Il n’y a donc pas lieu de s’en moquer, ni