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Cinéma

«La Source» de Meryam Joobeur, radical hic

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Etirant le désespoir d’une famille tunisienne dont deux fils sont partis rejoindre Daech, le drame se révèle morne dans la forme et stérile sur le fond.
Dans «la Source», rien ne sera expliqué au spectateur sur les modalités de l'embrigadement de deux fils de la famille, puisque le film s’étire de toute sa langueur dans la contemplation du désespoir familial. (Tanit Films)
publié le 31 décembre 2024 à 11h03

Le seul élément magnétique, c’est le second rôle d’Adam Bessa, révélé dans Harka (2022), et qui portait les Fantômes sur ses épaules l’an passé. Toujours sec, le regard fauve et corps tendu comme un arc, il joue le flic alerté par des événements énigmatiques depuis la disparition de son meilleur ami dans un village isolé en Tunisie, aux confins âpres d’une région de bergers qui n’est pas nommée. En réalité, la disparition est due à un départ volontaire : les deux fils aînés d’Aïcha (vraie fratrie de comédiens non professionnels, invraisemblables têtes rousses castées au milieu des pâturages) ont commis l’irréparable en partant prêter leurs forces à Daech. Secret inavouable que leur mère effondrée, traversée par des visions mystiques, tait au reste de la communauté.

Rien ne sera expliqué au spectateur sur les modalités de leur embrigadement puisque le film commence par leur fugue, puis s’étire de toute sa langueur dans la contemplation du désespoir familial. La réapparition soudaine d’un des fils, revenu du djihad au bras d’une épouse muette, enceinte et voilée des pieds à la tête, ne relance que très faiblement les enjeux de ce drame formellement morne et st