Après Moi capitaine de Matteo Garrone sorti début janvier, qui racontait le périple de deux ados sénégalais en direction de l’Europe, sorte de roman d’apprentissage de la migration à travers toutes les vicissitudes hardcore qu’un tel périple suppose, la Tête froide approche un autre aspect de la problématique migratoire. L’action se situe en France, dans les Alpes et suit Marie, vivant, seule dans son mobil-home, embourbée dans des problèmes d’argents, de loyers impayés, travaillant au black dans une boîte de nuit et capitalisant sur un trafic de cigarettes achetées à bas prix dans un village italien en traversant la frontière. Un flic, son amant, la renseigne sur les éventuels barrages. Le hasard veut qu’elle croise la route d’un jeune réfugié gambien, Souleymane (Saabo Balde), qui a besoin d’argent et lui propose de la brancher sur une filière de passeurs. Le film est le récit de cet engrenage où l’altruisme de Marie et la gestion de ses intérêts de femme au bord du gouffre social entrent sans cesse en résonance.
Il s’agit ici du premier long métrage de Stéphane Marchetti, prix Albert Londres en 2008 dans la catégorie audiovisuelle, auteur de plusieurs documentaires, notamment Calais, les enfants de la jungle avec Thomas Dandois en 2017 suivi par un