On s’excuse de l’amener comme ça, mais parfois, Fran pense à mourir, comme l’assène le titre original du deuxième film de Rachel Lambert – le premier à être distribué chez nous, après des débuts produits par Jeff Nichols. Mettons que cela fait un point de départ un peu raide pour une comédie romantique de début d’année, incompatible avec le feel good. D’où le choix pas beaucoup plus engageant de rebaptiser le film en version française la Vie rêvée de Miss Fran, ce qui fera penser du même coup à une anachronique bluette en crinoline et au ratage de Ben Stiller la Vie rêvée de Walter Mitty, instantanément effacé de notre mémoire il y a dix ans, on pouvait rêver mieux.
Images de ville endormie et de fleurs sauvages
Disons que parfois, Fran s’imagine être allongée, froide et inerte, dans la clairière d’une magnifique forêt, gisant sur le sable d’une plage au crépuscule, ou pendue à la grue de chantier sur laquelle donne la fenêtre de son bureau. Elle y pense au travail, dans cette microentreprise portuaire où elle tient le service fournitures, quelque part dans une ville côtière de l’Oregon – la cinéaste la filme comme une version joliment dépitée de San Francisco. Elle y pense chez elle dans sa maison vide, pendant que son triste dîner réchauffe au micro-onde. Par flash, cela débouche sur des visions baignées de lumière surréaliste, compositions léchées sur une instru de Belle a