Ce ne sont pas les premières accusations qui visent l’acteur américain Jonathan Majors. Dans une enquête du New York Times publiée jeudi 8 février, deux ex-compagnes accusent le natif de Lompoc en Californie de violences physiques et psychologiques. Ces femmes, qu’il a fréquentées avant son ascension à Hollywood, décrivent un homme instable et violent. Un constat confirmé par de nombreux employés de la série HBO Lovecraft Country dans laquelle il interprète le personnage d’Atticus Freeman. Des révélations qui arrivent seulement deux mois après que l’acteur a été reconnu coupable d’agression physique envers son ex-compagne.
Pour écrire cette enquête, le New York Times s’est procuré les interrogatoires préalables au procès de Jonathan Majors, finalement ôtés du dossier par le juge. Deux anciennes compagnes du comédien, qui l’auraient fréquenté entre 2013 et 2019, soutiennent qu’il s’agit d’un homme violent. L’avocate de l’acteur, vu aussi dans Creed 3, nie toute violence physique de son client, mais reconnaît des «mots qu’il regrette».
Coups et menaces de mort répétées
La dernière à l’avoir fréquenté, Emma Duncan, raconte avoir été fiancée à Jonathan Majors entre 2015 et 2019 et avoir subi des violences physiques de la part de l’acteur. Tôt dans leur relation, Majors aurait menacé de la tuer, comme en 2016 lorsqu’elle l’aurait confronté à propos de messages envoyés à une autre femme. Selon la déclaration, Majors l’aurait alors «poussée sur le canapé et aurait commencé à l’étrangler». Il aurait aussi dit «je vais te tuer», avant de «jeter son corps à travers la pièce» et de lancer «je vais m’assurer que tu ne puisses pas avoir d’enfants».
Emma Duncan se souvient aussi d’un incident datant d’octobre 2016, lors duquel Jonathan Majors l’aurait poussé violemment contre une boîte aux lettres, lui laissant le dos et les bras avec des ecchymoses, avant de menacer de la tuer. En 2019, il aurait également détruit des objets à de nombreuses reprises. Dans les derniers moments de leur relation, il aurait également menacé de se suicider.
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Auprès du New York Times, Priya Chaudhry, avocate de Jonathan Majors, nie tout fait de violence physique, bien qu’elle reconnaisse qu’ils ont eu «beaucoup de disputes sérieuses». Selon elle, son client «choisit maintenant d’assumer sa part de responsabilité dans cette relation toxique, de se concentrer sur lui-même et de s’attaquer à la dépression qu’il a subie toute sa vie».
«Je vais t’arracher de mon cœur comme tu as arraché notre enfant de toi»
La seconde victime présumée, Maura Hooper, se souvient quant à elle avoir été isolée de ses proches, contrôlée par le comédien, qui lui dictait qui elle pouvait voir et comment se comporter. Elle ajoute être tombée enceinte de Majors, qui l’aurait pressé à avorter. Mais alors qu’elle était obligée d’être raccompagnée après l’IVG, l’acteur aurait alors refusé de la ramener chez elle, la poussant à marcher jusqu’à son domicile quelques instants après la procédure médicale.
La jeune femme fait également état d’un appel téléphonique de Jonathan Majors survenu après leur rupture. Alors que ce dernier aurait appris que Maura Hooper fréquentait un de leurs amis communs, l’acteur l’aurait insulté de «pute», avant d’ajouter «j’espère que tu mourras ; tue-toi» et «je vais t’arracher de mon cœur comme tu as arraché notre enfant de toi».
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Comme pour Emma Duncan, Maura Hooper se souvient avoir reçu pendant les premiers temps de la relation beaucoup d’amour, son ex-compagnon l’appelant même «madame Majors», avant que celui-ci ne devienne violent. Un processus qu’elles qualifient toutes les deux maintenant de «love bombing», bombardement d’amour en français.
Environnement de travail tendu
Sur les plateaux aussi, Jonathan Majors aurait laissé derrière lui une image d’homme «instable». Le New York Times a interrogé neuf personnes ayant travaillé avec lui sur la série Lovecraft Country, qui décrivent un comportement changeant en fonction de son entourage. «Il était souvent pote avec les hommes, mais avec les femmes, il se montrait irritable et enclin à se disputer ; les femmes sur le plateau se sont mises en garde les unes les autres pour qu’elles fassent preuve de prudence à son égard», souligne l’article.
Trois femmes ayant fait les frais de ce comportement disent être allées se plaindre auprès du producteur de la série, HBO. La chaîne aurait alors conseillé à Jonathan Majors de s’excuser. Des excuses prononcées, mais sans que la situation ne s’améliore. Pourtant, l’avocate de Jonathan Majors soutient que son client n’a «jamais été informé que quelqu’un s’était plaint de son comportement», et que d’innombrables femmes pouvaient «attester de son professionnalisme».