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Libération
Disparition

L’acteur Lee Sun-kyun, star sud-coréenne du film «Parasite», est mort à l’âge de 48 ans

L’acteur, célèbre pour son rôle dans le film «Parasite» porté en triomphe aux Oscars 2020, a été retrouvé mort ce mercredi 27 décembre à Séoul. Une agence de presse sud-coréenne accrédite l’hypothèse d’un suicide.

L'acteur Lee Sun-kyun arrivant au poste de police d'Incheon pour un interrogatoire concernant sa consommation présumée de drogues, le 23 décembre. (YONHAP/AFP)
Publié le 27/12/2023 à 8h57

Dans le film Parasite, palme d’or à Cannes en 2019, Lee Sun-kyun campait le rôle d’un père de famille millionnaire, vivant dans une luxueuse maison avec sa femme et ses deux enfants. Ce mercredi 27 décembre, le comédien âgé de 48 ans a été retrouvé mort à Séoul. Selon les précisions d’un policier local, l’acteur sud-coréen se trouvait à l’intérieur d’un véhicule garé dans le quartier de Seongbuk, dans le nord de la capitale, avec une briquette de charbon allumée à ses côtés. Selon une autre source policière citée par l’agence de presse Yonhap, Lee Sun-kyun a laissé une note «s’apparentant à un testament», ce qui accrédite l’hypothèse d’un suicide.

«J’ai beaucoup ri et j’ai beaucoup pleuré en vous regardant jouer. Merci», a écrit un fan sur X (ex-Twitter), rejoignant le flot d’émotion provoqué par cette disparition soudaine. «Lee était digne d’éloges dans Parasite et exceptionnel dans My Mister. Qu’il reste dans les mémoires pour son excellent travail et ses talents de créateur», a réagi l’autrice coréano-américaine Lee Min Jin, sur Instagram.

Visé par une enquête pour usage de drogues

Depuis le mois d’octobre 2023, Lee Sun-kyun faisait l’objet d’une enquête pour des soupçons d’usage de cannabis et d’autres psychotropes. Il était suspecté d’avoir consommé des drogues illégales chez une hôtesse d’un bar haut de gamme dans le quartier branché de Gangnam, à Séoul. Lui assurait pourtant avoir été «piégé» par l’hôtesse, et affirmait ignorer la nature illégale des substances prises. Dans ce pays très strict en la matière, ce scandale avait entaché son image et l’avait immédiatement privé d’apparitions à la télévision et de contrats publicitaires. La prise de stupéfiants est en effet considérée comme une infraction majeure dans ce pays d’Asie de l’Est.

Les 23 et 24 décembre, la police l’avait ainsi soumis à un interrogatoire d’une durée de 19 heures, d’après les informations de Yonhap. Avant un précédent interrogatoire dans un commissariat d’Incheon, près de Séoul, fin octobre, l’acteur s’était exprimé devant des journalistes. «Je m’excuse sincèrement d’avoir déçu de nombreuses personnes en étant impliqué dans un incident aussi désagréable», avait-il regretté. Et d’ajouter : «Je suis désolé pour ma famille qui endure une douleur si vive en ce moment. Encore une fois, je m’excuse sincèrement auprès de tout le monde».

Une étoile montante du cinéma

L’acteur, diplômé de la prestigieuse Université nationale des arts de Corée, avait conquis la critique et le public avec une palette de jeu variée, au cinéma comme dans des séries, qui l’ont largement fait connaître à travers le monde grâce au streaming. Il a notamment été acclamé pour son rôle dans la série My Mister, où il campe un ingénieur qui s’accroche à son sens des responsabilités malgré des difficultés personnelles, partageant l’affiche avec la star de la K-Pop Lee Ji-eun, IU à la scène.

Lee Sun-kyun est aussi apparu dans plusieurs longs-métrages du réalisateur Hong Sang-soo, dont Haewon et les hommes en 2013. Mais c’est avec Parasite, sous la direction de Bong Joon-ho, qu’il a accédé à la notoriété internationale, dans le rôle de père d’une famille richissime, qui se rapproche à ses dépens de la famille pauvre qu’elle emploie. Parasite a raflé de nombreuses récompenses internationales, dont la palme d’or à Cannes et l’oscar du meilleur film, une performance rarissime pour une production non-anglophone.

Son dernier film, Sleep de Jason Yu, où il joue un mari somnambule qui terrorise sa femme, a été présenté hors compétition au festival de Cannes 2023, dans la catégorie «Semaine de la critique».