Elle a déboulé tête baissée et poings serrés dans notre imaginaire pour ne plus en sortir, inoubliable «taurillon», comme la voulaient les frères Dardenne, de tous les plans de Rosetta, premier film d’une même pas majeure (nous sommes en 1999), dont le personnage de jeune fille en galère luttait fort au cœur d’une forêt des Ardennes contre les innombrables déconvenues que la vie s’évertuait à lui envoyer, entre caravane familiale et baraque à gaufres. «Petit chaperon rouge» en jupe et sweat zippé, qui cachait ses chaussures propres sous une pierre de peur qu’on lui pique, Emilie Dequenne, alors inconnue au bataillon, a été Rosetta, la fille et le film, ce film-prénom à la double consécration cannoise, palme d’or et prix d’interprétation, comme il se doit, car la comédienne et le film se devaient tout, mutuellement. A Cannes le film claqua comme un coup de tonnerre, mais la palme d’or passa mal auprès d’une partie de la profession, au point que les frères Dardenne, dans une interview avec Libé à l’époque, confièrent avoir eu le sentiment «d’être des voyous invités à la table». Comme s’ils avaient fait effraction dans un monde qui n’ét
Disparition
Mort à 43 ans d’Emilie Dequenne, l’art de la fougue
Article réservé aux abonnés
Emilie Dequenne dans «la Fille du RER» d'André Téchiné en 2009. (© Moune Jamet/Bridgeman Images)
publié le 17 mars 2025 à 7h21
(mis à jour le 17 mars 2025 à 18h19)
Dans la même rubrique