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Libération
Critique

«L’Affaire Abel Trem» de Gábor Reisz, very bac trip

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Retraçant le mensonge d’un lycéen qui, par paresse, provoque un scandale national, le réalisateur hongrois semble dépassé par son propre sujet.
«L'Affaire Abel Trem» de Gábor Reisz commence plutôt bien, faisant infuser dans les plans une ambiance très Gus Van Sant. ( Memento Distribution)
publié le 26 mars 2024 à 21h02

Troisième long métrage du réalisateur hongrois Gábor Reisz, mais premier à sortir en France, l’Affaire Abel Trem (vainqueur du prix Orizzonti à la dernière Mostra de Venise) s’avance, dès son titre, comme un film dossier. Quelle est cette affaire qui va nous occuper pendant plus de deux heures ? Abel Trem est un lycéen qui s’apprête à passer son bac. Collé à l’oral d’histoire et craignant l’ire du paternel, nationaliste peu commode, il fabule que le prof d’histoire, un progressiste sympa, lui aurait refusé la moyenne à cause de la cocarde nationale qu’il arborait ce jour-là sur son veston. Il n’en faut pas plus pour que, dans un pays fortement polarisé par le régime de Viktor Orbán, les esprits s’échauffent, à la faveur notamment d’un article rendant publique la mésaventure d’Abel Trem. Le film commence plutôt bien, ne se précipitant pas sur l’événement polémique, mais prenant le temps de suivre notre adolescent le long de sa journée pré-bac, faisant infuser dans les plans une ambiance très