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Libération
Psychodrame

«Le Choix» avec Vincent Lindon, béton cramé

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Gilles Bourdos enferme l’acteur, en chef de chantier rattrapé par une liaison extra-conjugale, dans l’habitacle de sa voiture pour un huis clos petit-bourgeois sans grand intérêt.
Vincent Lindon, en mâle sensible qui en a gros sur la patate. (Curiosa Films)
publié le 20 novembre 2024 à 6h30

Si vous décidez de construire votre film sur un principe d’unité de lieu, on peut supposer que vous avez une idée derrière la tête, que cette unité sert un objectif de perception, des enjeux qui valent la peine de rester enfermés quelque part. Il est relativement difficile, du coup, de comprendre quelle était cette idée derrière l’élaboration du choix, d’abord par le scénariste (Michel Spinosa, lui-même réalisateur) puis par celui qui le porte à l’écran (Gilles Bourdos, dont c’est le sixième long métrage).

L’argument est simple : Joseph Cross, chef de chantier réputé, prend sa voiture et roule vers Paris, laissant en rade son équipe à la veille d’une importante livraison de ciment pour les fondations d’une tour. Un coup de fil l’a averti qu’une femme avec qui il a couché neuf mois plus tôt sans lendemain, tombée enceinte, va accoucher. Pendant une heure et quart, de nuit, sous les éclairages sophistiqués des autoroutes magnifiés par le grand chef opérateur taïwanais Mark Lee Ping-bing (l’homme des images de Hou Hsiao-hsien), on va donc regarder cet homme échanger au téléphone avec son bras droit, sa maîtresse en panique à la maternité, et son épouse légitime effondrée. Viré de son taf, viré par sa femme, soliloquant avec le rétroviseur quand il parle avec son père décédé qui ne l’a jamais vraiment reconnu, Cross passe une mauvaise