Le climat est fébrile, comme l’est toujours celui d’une rentrée des classes. Près de sept mois ont passé depuis le dernier contact entre le public et les salles de cinéma, qui sortent ce mercredi de leur longue hibernation. De quoi briser, enfin, le ménage que nous avions fini par former avec nos canapés et nos écrans domestiques – il n’était pas exclu qu’à terme, nous fusionnerions pour de bon avec le mobilier du salon. L’heure est à la reconstruction pour l’industrie, confrontée au défi de raccrocher les wagons, vérifier la fidélité de spectateurs dont il se dit qu’ils ont pu réformer durablement leurs habitudes de contemplation (ou consommation, c’est selon). Six mois et demi d’interruption, c’est effroyablement plus que deux, durée de la première fermeture des salles. Suffisamment pour laisser espérer un retour du public plus prompt et moins laborieux que l’an dernier, mûri dans la lassitude qu’inspirent aujourd’hui les ersatz de cinoche à domicile.
L’autre différence est que cette reprise ne s’inscrit pas uniquement dans un plan de déconfinement national. Elle s’agrège à un contexte de redémarrage quasi mondial, à la faveur duquel une spectaculaire diversité de films, blockbusters américains compris, s’apprête à déferler en nombre, quitte à marcher sur les pieds des «revenants» que sont ADN, Josep, Garçon chiffon, Adieu les cons,