Après le succès planétaire de Drive My Car (prix du scénario à Cannes, oscar du meilleur film étranger), Ryūsuke Hamaguchi, le désormais incontournable cinéaste nippon, a accepté la proposition de la compositrice Eiko Ishibashi de créer des images à partir de sa musique. Il en a tiré Le mal n’existe pas, projet sylvestre et frugal qui ressemble à une étape buissonnière dans sa filmographie et lui permet de pousser un cran plus loin le mystère qui pointe déjà dans ses films précédents. Dialogue entre le cinéaste et la musicienne.
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Comment est née votre collaboration, qui est la source première du Mal n’existe pas ?
Ryūsuke Hamaguchi : Eiko m’a fait la proposition de retravailler ensemble à la fin de 2021, alors que je me demandais justement à quoi j’allais m’atteler après la sortie de Drive My Car. Je dois dire que j’étais impressionné par l’idée qui, à la base, était celle de faire des images muettes pour un concert live. Mais notre collaboration avait été tellement fructueuse sur ce film que j’étais prêt à accepter n’importe quoi venant d’elle. Quelque part, je sentais que ça allait me pousser dans une nouvelle direction.
Eiko Ishibashi : J’avais adoré travailler avec Ryūsuke sur Drive my Car et, si je savais que c’était un cinéaste dont le travail