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Libération
Festival de Cannes

Le cinéma iranien, entre dissidence et influence

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Dans le sillage de Kiarostami, les réalisateurs iraniens s’imposent à Cannes depuis près de trente ans, malgré la censure et la répression du régime des mollahs.
Mohammad Rasoulof et l'équipe du film «les Graines du figuier sauvage» à leur arrivée sur les marches de Cannes. (Clodagh Kilcoyne/Reuters)
publié le 24 mai 2024 à 20h39

La montée des marches de Mohammad Rasoulof pour la projection en avant-première mondiale et en compétition de son dernier film défiant ouvertement le régime de son pays en évoquant, images à l’appui, les violences commises contre le peuple iranien depuis la mort de Mahsa Amini, a une dimension événementielle. Mais il s’agit aussi d’un nouvel épisode dans les relations tendues et complexes entre la république islamique et les grands festivals internationaux. La Révolution avait fait table rase des productions en cours sous le régime du Shah mais les mollahs, après une condamnation de principe du cinéma, ont vu dans la production de films et de feuilletons un outil utile aussi bien en termes de propagande intérieure (films de guerre ou mélos prônant les valeurs familiales) que de soft power international.

Sans compter Berlin et Venise, rien qu’au festival de Cannes et en dépit d’informations indiquant qu’il avait fallu acheminer les films en douce, via valise diplomatique ou en passant outre toute forme d’autorisation officielle, on a pu voir les longs métrages de Mohsen Makhmalbaf, sélectionné quatre