Menu
Libération
Cinéma

Le folk horror, lieu d’occulte

Article réservé aux abonnés
Avec son documentaire «Woodlands Dark and Days Bewitched», panorama étourdissant d’un genre aux contours mouvants, la Canadienne ­Kier-La Janisse nous plonge dans un univers mêlant croyances, ruralité et ésotérisme.
Extrait de «Woodlands Dark and Days Bewitched», de la canadienne ­Kier-La Janisse. (Shadowz)
publié le 30 juillet 2024 à 17h34

«Se rendre dans un village et découvrir une conspiration païenne», «trouver des choses étranges dans un champ», «accéder à de nouvelles strates de sens», «assister à la résurgence de sagesses anciennes longtemps réprimées mais qui survivent, malgré tout, au monde moderne». Ce sont quelques-uns des éléments qui «font» le «folk horror» et que l’on peut entendre énoncés dans Woodlands Dark and Days Bewitched, documentaire monstre consacré au sujet par l’autrice et productrice canadienne Kier-La Janisse, actuellement diffusé sur la plateforme Shadowz. Un panorama étourdissant, d’une durée de plus de trois heures, où le spectateur se fraye un chemin dans les arcanes de ce genre aux contours mouvants, mêlant folklore, croyances, ruralité et ésotérisme, comme un voyageur perdu au cœur d’un bois sombre, irrésistiblement attiré par des lumières vacillant dans le noir. D’une poignée de films et de repères assez largement identifiés, le film de Kier-La Janisse glisse en effet très vite vers un sujet aux formes et à l’ampleur insoupçonnées, le folk horror reposant finalement moins sur une esthétique que sur un fascinant jeu de tensions – entre passé/présent, moderne/ancien, urbain/rural, évolué/primitif – qui lui permet de soulever nombre de questions culturelles, politiques et sociales.

Confrontation entre des systèmes de croyance

En tant que genre cinématographique, le folk horror naît officiellement à la fin des années 60, avec la sortie consécutive de trois films britanniques, aux thèmes et am