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Libération
Film d'animation

«Le Grand Magasin» d’Yoshimi Itazu, le rêve animal

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Le premier long du Japonais, qui fut collaborateur de Hayao Miyazaki, suit tout en douceur la jeune vendeuse d’une galerie marchande au service d’espèces animales disparues.
A la bienveillance du geste répond la douceur du trait.
publié le 5 décembre 2023 à 22h37

S’il y a quelque chose de familier dans l’émerveillement de la jeune Akino au moment de sa découverte du grand magasin, c’est qu’il est similaire à celui de Denise dans Au bonheur des dames, stupéfaite devant un lieu aux développements sans fin, où les étals éclatent en notes vives, où le verre poli se mêle au marbre rose. Un espace fait de matériaux nobles, emplis de lumières chaudes, un lieu de raffinement, de distinction. Un espace hors du monde. Le premier long de Yoshimi Itazu (quadra qui a collaboré avec Satoshi Kon, Keiichi Hara ou Hayao Miyazaki) s’attache à peindre les premiers pas d’une apprentie concierge, sorte de super-vendeuse aux petits soins de clients VIP. Etrange point de départ d’un film pour enfants qui viserait à les édifier au savoir-vivre consumériste ? Pas exactement. D’abord parce qu’ici la clientèle est constituée uniquement d’animaux. Et plus spécifiquement, dans le cas des VIP, d’espèces disparues. Frêle et diaphane, la bouche en V et les bras en X soigneusement disposés sur son tailleur bleu, Akino ne vit que pour se mettre au service de l’autre, pour anticiper ses besoins.

Maladroite, brutale sans le vouloir, elle se fait rembarrer par des sangliers fureteurs, manque de trébucher sur une taupe avant d’écraser un pingouin. Avant de commencer à prendre ses marques et de révéler la véritable nature de son travail. Elle est moins vendeuse que soigneuse. Moins dans le