«Le cinéma, c’est l’art de faire faire des jolies choses à de jolies femmes», «Tout ce qu’il faut pour faire un film, c’est une fille et un flingue», et autres sagesses périmées de cinéastes qui n’avaient pas toujours raison, ont un point commun. Aucune ne considère que ce qu’il faut dans un film pour enflammer les foules, c’est des gens qui parlent dans un bureau. «Attendez voir !» auront répondu les grands fictionneurs de leur époque tel Aaron Sorkin (A la maison blanche), mais on peut comprendre qu’il n’est pas dispo tout le temps… C’est avec l’écrivain Emmanuel Carrère qu’Olivier Assayas a joint ses forces pour son scénario adapté du best-seller de Giuliano da Empoli, le Mage du Kremlin, qui retrace l’accession au pouvoir de Vladimir Poutine à travers son conseiller de l’ombre : Vadim Baranov dans la fiction, Vladislav Sourkov dans la vie. Comment passe-t-on des raves de l’avant-garde bohème au rôle d’homme qui murmure à l’oreille du nouveau «tsar» ?
Argument bankable
La première pilule à avaler dans le film est celle d’une Russie en langue anglaise (sans l’ombre d’un accent kit