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Féminisme

«Le Mélange des genres» de Michel Leclerc, engagé sur la mauvaise voix

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Suivant une flic infiltrée dans un collectif féministe, la comédie de Michel Leclerc finit par reconduire les stéréotypes qu’il prétend déconstruire.
Le film se retrouve souvent piégé entre discours engagés et satire. (Le Pacte)
publié le 15 avril 2025 à 16h27

Le début du Mélange des genres embrasse tous les clichés possibles entourant sa question centrale, soit la remise en cause des normes toxiques de la masculinité. Simone, flic infiltrée dans un groupe d’action féministe, assiste aux sempiternels débats sur l’utilisation d’un vocabulaire approprié – «on ne peut plus dire “enculé”» – tandis que sa cheffe, supposée être un parangon d’écoute et d’empathie, se comporte en tyran. De son côté, Paul, homme au foyer qui s’efface au profit de la carrière florissante de sa femme, erre en plein désœuvrement et se labélise, dans un lapsus, «démoli» au lieu de déconstruit. Bien évidemment, l’empilement de lieux communs, qui cherchent à assurer des rires à peu de frais, relève en partie de la stratégie scénaristique : au fil d’une enquête propice à la remise en question pour Simone, et d’une descente aux enfers pour Paul, Michel Leclerc (le Nom des gens, la Lutte des classes) entend rééquilibrer la balance, nuancer le tableau et signer un film relativement progressiste – finalement, la policière trouvera une forme d’émancipation auprès des activistes.

De qui rit-on ?

On saura alors gré à Leclerc de prendre à bras le corps divers facettes des problématiques de genre, en particuli