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Libération
Disparition

Le réalisateur italien Paolo Taviani, Palme d’or avec «Padre padrone», est mort

La grande figure du cinéma italien, Paolo Taviani, est morte ce jeudi 29 février à l’âge de 92 ans d’une brève maladie. Il laisse derrière lui une quinzaine de films réalisés avec son frère Vittorio, rare duo dans l’histoire du septième art.
Paolo Taviani posant sur le tapis rouge de la Berlinale pour son film "Leonora addio", le 15 février 2022. (Ronny Hartmann/AFP)
publié le 29 février 2024 à 22h05

«Un grand maître du cinéma», a salué le maire de Rome, Roberto Gualtieri. Le réalisateur italien Paolo Taviani, qui a réalisé avec son frère Vittorio des films marquants dont le chef-d’œuvre «Padre padrone», Palme d’Or à Cannes en 1977, est mort, ce jeudi 29 février, à 92 ans, a annoncé l’édile italien. «Avec son frère Vittorio [mort en 2018 à 88 ans, ndlr], il a signé des films inoubliables, profonds, engagés», a écrit Roberto Gualtieri dans un hommage sur X. Les funérailles laïques de Paolo Taviani, se tiendront lundi à Rome, selon les médias italiens.

Histoire, psychanalyse et poésie

Les frères Taviani, qui ont formé un duo rare dans l’histoire du 7e art, ont cosigné au total une quinzaine de longs métrages marqués par un style très littéraire, mêlant histoire, psychanalyse et poésie. Film choc, «Padre padrone», que l’on peut traduire littéralement par «Père-patron», est une adaptation du roman autobiographique de Gavino Ledda, sur l’histoire d’un jeune berger échappant au contrôle despotique de son père qui, par nécessité financière, l’avait contraint à abandonner l’école, le laissant analphabète jusqu’à l’âge de 20 ans.

Après la mort de son aîné de deux ans, Paolo Taviani avait trouvé la force de tourner seul un dernier film, «Leonora Addio», présenté à la Berlinale en 2022. Fortement inspirés par le maître du néo-réalisme Roberto Rosselini, les deux frères, fils d’un avocat antifasciste, se sont intéressés dès leurs débuts dans les années 1960 aux thèmes sociaux. Après le couronnement à Cannes de «Padre padrone», ils reviennent sur la Croisette en 1982 avec «La nuit de San Lorenzo», un film à l’atmosphère féerique qui reçoit le Grand prix du jury. En 2012, avec «César doit mourir», où ils font jouer la tragédie de Shakespeare aux détenus de la prison romaine de Rebibbia, les frères Taviani remportent l’Ours d’Or au Festival de Berlin. Une vie couronnée de succès pour les deux réalisateurs.