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Libération
Thriller

«Le Roi soleil» de Vincent Maël Cardona, c’est pas brillant

Un homme meurt dans un bar PMU et y laisse un billet gagnant de loterie. En résulte un jeu de massacres vainement alambiqué.

Maria de Medeiros dans «le Roi soleil». (StudioCanal)
Publié le 27/08/2025 à 6h48

Un seul personnage de l’informe troupe qui fait, défait, refait l’intrigue du Roi soleil a droit à son préambule : un trader infâme (en tout cas présenté comme tel) dont on nous raconte la soirée de débauche dans les anciens appartements du roi à Versailles, qui a précédé son atterrissage matinal dans le rade qui donne son titre au film et où se passe exclusivement son récit. Mais rien ne le justifie explicitement, pas plus que la saynète de prologue en costumes relatant l’invention de la loterie nationale par Casanova, en 1758, pour sauver les finances de la France. Un billet gagnant de loterie est certes l’élément déclencheur de ce jeu de massacres aux confins des Coen d’antan et de l’école Kourtrajmé, mais il ne faut guère longtemps pour appréhender que la piste de satire politique (le pain, les jeux, etc.) n’est qu’un prétexte grossier pour Vincent Maël Cardona (auteur des Magnétiques, césar du meilleur premier film en 2022) et son coscénariste Olivier Demangel (proche d’Albert Dupontel et Cédric Jimenez). Prétexte à la descente aux enfers vainement alambiquée d’un petit groupe de policiers, cafetier, étudiante, infirmier, zonard, rentière et donc trader en semi-perdition réunis par la providence chère au thriller horrifique dans un PMU antichambre de l’enfer pour précipiter perte et dévastation. Il ne suffit pas d’invoquer le Rappel des oiseaux de Rameau pour faire cinéma et surgir Buñuel - de fait ce Roi soleil rappelle surtout le Jeunet et Caro de Delicatessen.

Le Roi Soleil de Vincent Maël Cardona. Avec Lucie Zhang, Sofiane Zermani… (1h55)