Il y a beaucoup de raisons de courir voir l’Effet Bahamas en dehors des heures de bureau. Pour son espèce de belle rigueur, modeste et ludique, plutôt que pour le dépaysement d’un paradis promis par son titre-leurre. Autant être prévenu : des Bahamas, on ne verra rien, le documentaire ne dépassant pas, en dehors de Paris, les embruns d’une plage du Nord où la cinéaste a établi son centre d’enquête solitaire, composant au mur son tableau de détective, Post-it, photos, coupures de journaux, fils de couleur coulissant entre des mini-poulies punaisées, de façon qu’apparaisse peu à peu l’image dans la tapisserie – image «kafkaïenne» d’un circuit et d’un système qui ne prête qu’aux riches. Telle une Carrie Mathison méthodique dans Homeland, Crouzillat détective placarde et reconstitue une scène de crime. La victime : la caisse d’assurance chômage, donc l’ensemble des chômeurs. Les accusés : les fonds de pension qui prospèrent sur (le chantage à) la dette, les maîtres-chanteurs, investisseurs, groupes privés, et leurs complices (d’Etat) en costume de flanelle.
Parasites et tire-au-flanc
Ce n’est pas la moindre des qualités d’Hélène Crouzillat que de réussir à transformer son sujet ing