Après quoi court Anaïs, thésarde en littérature amoureuse, pendant tout le premier long métrage de Charline Bourgeois-Tacquet ? La passion, où qu’elle se trouve ? L’insouciance ? Les comédies romantiques d’antan (ou plus récemment celles d’Emmanuel Mouret), rythmées par des notes de piano chics et espiègles ? En tout cas, Anaïs ne cesse, dès le premier plan du film, d’enchaîner les courses éperdues, à pied, à vélo, dans les escaliers, pour se tirer d’affaire ou attraper l’amour au vol. Sa vitesse, c’est son atout, sa botte secrète pour obtenir ce qu’elle veut.
Il faut dire que dans ce registre, Anaïs Demoustier excelle, la jambe alerte, le mot lancé pile au rebond, les yeux partout et, côté personnage, cette distance qui lui fait tout prendre avec légèreté. C’est la recette déployée avec un peu trop de systématisme par Charline Bourgeois-Tacquet et aussi ce qui caractérise les bourgeois bohèmes lettrés qui constituent l’ensemble sociologique du film : ils ont tout compris à l’avance et un rien les amuse. Les problèmes d’argent ? Il y aura toujours un ami des parents pour trouver une solution à notre place. Le règne de la légèreté n’a pas de frontière quand on est bien entouré.
C’est dans son cercle, chez les parents d’une amie de son frère