Finalement tout est dans le titre les Braises. Ce qui reste quand le feu est passé, mais continue de brûler à bas bruit. Il suffirait d’un rien pour que ça reparte. Ça vaut autant pour la passion amoureuse que pour la contestation. Le problème d’un titre programmatique, c’est qu’il a forcément un coup d’avance sur son film.
Et donc c’est plié ? Pas encore, le cadavre bouge encore. Le cadavre ? L’amour, le couple fracassé sur l’autel de l’engagement politique (elle rejoint les gilets jaunes, lui pas), et le mouvement lui-même, l’embrasement populaire. Le film de Kruithof aussi. Il bouge encore ? Oui.
La combustion lente d’un couple
Saluons d’abord l’audace. Une fiction sur les gilets jaunes – pas tout à fait «sur», plutôt «avec», voire «à côté» – on ne sait pas toujours. Comment filmer, sept ans après, la révolte populaire la plus massive des dernières années ? Un mouvement hyper-médiatisé, documenté, qui a saturé les écrans, les réseaux, les médias d’une abondance d’images iconiques jusqu’au cliché, à commencer par le fameux gilet fluo, la violence s’étalant sur les JT, les