Si l’on a bien compris le projet, les Cavaliers des terres sauvages des réalisateurs nord-américains Michael Dweck et Gregory Kershaw s’est donné pour but de documenter l’existence d’une «véritable communauté de gauchos» que les deux compères ont fini par dénicher, tels d’intrépides lépidoptéristes – spécialistes des papillons –, vivant «en marge du monde moderne» dans la région de Salta en Argentine. Fort bien, mais pour quoi faire ? Si l’on en croit le résultat, les engluer dans une esthétique de carte postale en noir et blanc aux contrastes poussés à bloc – ici, galopant au soleil couchant, là, disposés en éventail devant la caméra à prier Pachamama – et les réduire à des objets esthétiques sur lesquels l’on imagine des heures de palabres avec le chef op avant d’appuyer sur le bouton. Zéro contexte, zéro réalisme, les saynètes de la vie quotidienne s’enchaînent, cadrées au cordeau, et rien ne sourd qui tiendrait du relief d’une existence vécue plutôt que sa vitrification toc. A aucun moment n’est-on capable d’oublier la main lourdingue des réalisateurs, et c’est jusqu’aux conversations qui donneraient la désagréable impression d’avoir été répétées, tant ce qui est retenu sont des bribes d’une sagesse estampillée «en marge du monde moderne» facilement ingérable par un public de festivals, où le film a bien gentiment tracé sa route.
Documentaire 
«Les Cavaliers des terres sauvages» sortent les gros sabots
Tourné parmi les cow-boys argentins de la Pampa, le documentaire en noir et blanc réduit son sujet ethnographique à une esthétique de carte postale.
Le film possède une esthétique de carte postale en noir et blanc aux contrastes poussés à bloc. (DR)
Publié le 21/10/2025 à 23h07
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