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Balade

Les frères Larrieu, à qui profitent les cimes

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Avec «le Roman de Jim», en salles ce mercredi 14 août, les deux cinéastes s’aventurent à leur manière dans le genre du mélodrame au grand air. Interview-randonnée dans leurs Pyrénées natales, entre vaches et marmottes, où ils évoquent ce qui continue de guider et animer leur cinéma montagnard.
Jean-Marie (à gauche) et Arnaud Larrieu, le 17 juillet dans les Hautes-Pyrénées. (Marion VACCA/ Libération)
par Sandra Onana, envoyée spéciale dans la vallée de Héas (Hautes-Pyrénées)
publié le 13 août 2024 à 17h30

Une règle d’or en montagne : le bon rythme de marche est celui où l’on peut parler en même temps. C’est Mathieu Amalric qui nous l’apprenait, dans l’un des premiers films qui révélait les frères Larrieu il y a plus de vingt ans, la Brèche de Roland (2000), comédie œdipienne sur une excursion en famille au bord du chaos dans les Hautes-Pyrénées. Et c’est encore les Larrieu qui nous l’enseignent le mieux aujourd’hui, dans cette sublime vallée de Héas dominée par le massif de la Munia où les deux cinéastes, pas essoufflés le moins du monde, ont accepté d’accorder leur première «interview randonnée». «Ça, on n’avait encore jamais fait…» reconnaît le plus causeur, Jean-Marie, à qui l’idée du lieu s’est imposée dans un même éclair d’évidence qu’au cadet Arnaud. C’est très précisément l’endroit où ils ont tourné, il y a plus de quinze ans, le Voyage aux Pyrénées, dont ils se remémorent joyeusement tels ou tels plans au détour des sentiers. Dans la lumière d’un après-midi de juillet, on la revoit presque, Sabine Azéma, surgir nue au fond de cet étourdissant décor couleur prairie, dans le rôle d’une actrice nymphomane en pleine crise mystique. En atteignant l’endroit de la balade en voiture, il ne fallait pas rater non plus la fameuse trouée rocheuse qui donnait son titre à la Brèche de Roland, observable une fraction de seconde avant de disparaît