Perdue au fin fond d’une forêt irlandaise, Mina (Dakota Fanning), jeune femme hantée par la mort de sa mère, est recueillie par les occupants d’une étrange cabane. Chaque nuit, face à une large baie vitrée se transformant alors en miroir sans tain, ces derniers doivent se laisser observer par des créatures belliqueuses, sous peine de subir leurs attaques. Après une mise en place tout à fait laborieuse, où l’héroïne se trouve flanquée d’un perroquet pour justifier qu’elle expose à voix haute ses troubles intérieurs, les Guetteurs semble ainsi se recentrer sur un concept plus ludique : être vu sans voir, voilà qui apparaît comme un terreau fertile pour Ishana Night Shyamalan (la fille de M. Night Shyamalan et sa réalisatrice de seconde équipe depuis Old), qui, dans les traces de son père, s’empare d’un high concept en forme de huis clos à ciel ouvert.
Malheureusement, desservi par le rythme imposé par un programme trop chargé, les Guetteurs semble manquer le potentiel de son idée de regard à sens unique pour plutôt multiplier les embardées scénaristiques. Doppelgängers, mythologie médiévale, savant fou, drame personnel à exorciser… Aucune de ces pistes, liées péniblement par les circonvolutions du récit et le tempérament fluctuant des personnages, n’inspire franchement une mise en scène qui semble avancer à tâtons. A