Il n’y a pas qu’en France que la mort de Jean-Paul Belmondo suscite une immense émotion. La lecture des journaux étrangers ce mardi matin en témoigne, qui atteste du rayonnement international du comédien mort hier à l’âge de 88 ans.
«Adieu Bébel», titre en une et en français le journal allemand Süddeutsche Zeitung qui raconte un «romantique dangereux», «à l’avant-garde» du cinéma avec le mouvement de la Nouvelle Vague dans les années 60. Le visage d’ange du héros de Pierrot le fou (1965) orne la première page de nombreux autres journaux outre-Rhin, parmi lesquels Bild, le Berliner Morgenpost ou la Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui dit adieu à un «filou immortel».
[THREAD] Jean-Paul Belmondo était une immense star en Allemagne.
— Ali Farhat (@derpariser) September 7, 2021
Petit tour des unes des journaux de ce matin.
On commence avec la Süddeutsche Zeitung : "Adieu, Bébel" pic.twitter.com/wzHTMmb6Jv
«Un homme heureux»
En Espagne, El Pais souligne notamment le rôle de «Bébel» dans A bout de souffle (1960), qui, selon le quotidien, «n’est pas un film mais une légende». Le journal madrilène salue encore une «icône de la modernité», qui disparaît. Pour La Stampa, en Italie, Belmondo était un «homme heureux» qui a «su mélanger les genres et les styles, de la Nouvelle Vague au cinéma populaire».
#LeSoirDuJour «Une icône française»
— Le Soir (@lesoir) September 7, 2021
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«Belmondo était le cinéma français à lui tout seul», assène le journal belge le Soir, qui pleure «un géant», «un monstre adoré du public». Et qui rappelle que l’acteur avait tourné «avec les plus grands» : Alain Resnais, Claude Chabrol ou François Truffaut, pour ne citer qu’eux. Pour la Libre Belgique, le Français a eu «l’itinéraire d’un enfant gâté du cinéma».
«Star française jusqu’à la moelle»
Outre-Manche, Jean-Paul Belmondo occupe aussi la une du Guardian, regard séducteur et cigarette coincée entre les lèvres. Le quotidien britannique décrit un acteur «superbement beau, brut de décoffrage, terriblement sexy et réel» et en profite pour moquer gentiment le «Frenchie». «Belmondo était une star française jusqu’à la moelle, écrit le journaliste. Il ne montrait aucune aptitude ou intérêt à apprendre l’anglais et à réussir à Hollywood comme Charles Boyer ou Maurice Chevalier.»
Guardian front page, Tuesday 7 September 2021: Our healthcare is in crisis, warns Johnson in bid to quell rebellion pic.twitter.com/Qr30ncriKC
— The Guardian (@guardian) September 6, 2021
L’onde de choc de la mort de l’homme aux plus de 80 films s’est pourtant propagée jusqu’au Etats-Unis, où le New York Times a célébré un acteur «aux personnages uniques», parfois «difficiles et aliénés». Le quotidien de référence pousse l’hommage jusqu’à comparer Jean-Paul Belmondo aux superstars américaines Marlon Brando et James Dean. Pour sa part, The Washington Post se souvient d’un personnage «désinvolte», «antihéros nonchalant».
Un hommage national sera rendu à l’acteur jeudi aux Invalides, à Paris.