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Archaïsmes

«Les lois sur la liberté d’expression sont archaïques» : en Malaisie, la réalisatrice de «Tiger Stripes» se bat contre la censure de son film

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Certaines scènes du film ont été censurées par les autorités malaisiennes lors de sa sortie en octobre. Une amputation contestée par Amanda Nell Eu, qui a profité de sa récompense à Cannes pour faire lever cette décision.
«Tiger stripes» de Amanda Nell Eu. (Jour2fete Stillmoving)
par Juliette Pietraszewski, correspondante à Kuala Lumpur (Malaisie)
publié le 13 mars 2024 à 6h57

Tasse de café à la main, assise dans un petit restaurant discret de Kuala Lumpur, Amanda Nell Eu garde le sourire. Récompensée en mai 2023 à Cannes par le Grand prix de la semaine de la critique, la réalisatrice malaisienne le sait : depuis quelques semaines, son film Tiger Stripes peut être regardé par les Malaisiens dans son intégralité sur la plateforme Netflix. «Une grande joie», explique-t-elle, alors que plusieurs scènes de son œuvre ont été censurées dans les salles de cinéma de Malaisie, lors de sa sortie en octobre. Parmi les passages coupés par les autorités : une scène montrant du sang sur une serviette hygiénique, ou encore Zaffan, le personnage principal, en train de danser dans une cascade, les cheveux détachés. Une sortie «partielle» en Malaisie donc, pour ce premier film d’une réalisatrice diplômée de la London Film School. : «Les censeurs malaisiens ont “supprimé l’essence de mon film”», avait-elle déclaré dans la foulée.

«Ces lois sont archaïques»

Derrière cette décision : le Lembaga Penapisan Filem (LPF), le Conseil de censure cinématographique de Malaisie qui dépend du Ministère de l’Intérieur. Son rôle est de regarder les films non censurés, mais également de décider si leur contenu est acceptable pour un public malaisien… En fonction, des scènes peuvent être coupées, le film peut être aussi interdit de diffusion dans le