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Enquête

Licenciements, pression du chiffre, «persécution»… Témoignages de violence managériale aux cinémas Dulac

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Le licenciement du directeur historique du Reflet Médicis met en évidence un climat social délétère au sein du groupe parisien dirigé par Sophie Dulac. Une vingtaine d’anciens et d’actuels salariés dénoncent une politique managériale «toxique».
Le cinéma d'art et d'essai Reflet Médicis, dans le Ve arrondissement de Paris, le 1er février. (Sébastien Dupuy/AFP)
par Antoine Du Jeu
publié le 12 juin 2025 à 13h20
(mis à jour le 16 juin 2025 à 12h01)

C’est une proposition alléchante sur le papier. Sur «ProfilCulture», la maison Dulac, influente holding de cinéma présidée par Sophie Dulac (et qui regroupe sous une même bannière, depuis 2020, ses activités de distributrice, productrice et exploitante), cherche un «manager» pour diriger le Reflet Médicis à Paris. Soit l’une des cinq salles parisiennes indépendantes avec l’Arlequin, l’Escurial, le Majestic Bastille et le Majestic Passy, que détient l’héritière du fondateur du géant de la communication Publicis. CDD à pourvoir dès juillet.

Mais avant d’envoyer son CV, certaines choses sont bonnes à savoir. Le poste qui se libère était occupé depuis dix-huit ans par Jean-Marc Zekri, anciennement sélectionneur de la Quinzaine des cinéastes (au Festival de Cannes) et directeur jusqu’en 2020 de la société de distribution Baba Yaga Films, reconnu pour son travail de défricheur pointu. Son licenciement perçu comme brutal, en avril, a motivé la rédaction d’une lettre de soutien, signée par près de 300 personnalités du cinéma comme Patricia Mazuy, Jean-Pierre Léaud, Bertrand Bonello, Claire Simon, Mathieu Amalric ou encore Pedro Costa. Louant l’«engagement exceptionnel» de cette figure estimée de la cinéphilie, elle s’indigne des motifs de ce renvoi : «ne pas être capable de se démultiplier pour assurer les fonctions de directeur, caissier et projectionniste sans dépasser les 35 heures», «avoir manqué d’ubiquité en fermant mal le cinéma un soir où il n’était pa