Menu
Libération
Critique

«Lire Lolita à Téhéran» lève le voile avec Golshifteh Farahani

Article réservé aux abonnés
Le film d’Eran Riklis sur la résistance d’une enseignante iranienne résonne terriblement avec le mouvement Femmes, vie, liberté.
Ça pourrait ressembler à un book club sympathique, un groupe de sept amies très différentes. (Metropolitan Films)
publié le 25 mars 2025 à 14h51

C’est une histoire de survie. Dans la sphère publique, privée, survie aussi à l’intérieur de soi. C’est une histoire de survie en Iran, juste après la révolution de 1979 et l’installation au pouvoir des fondamentalistes. Azar Nafisi, incarnée avec retenue par Golshifteh Farahani, revient à Téhéran après des études aux Etats-Unis pour enseigner la littérature anglo-saxonne à l’université. Elle est moderne, émancipée et ses étudiants aussi. Mais, peu à peu, une pression insidieuse s’installe. C’est un détail d’abord, une remarque d’un étudiant sur Gatsby le Magnifique, théâtre d’un adultère, une demande ensuite, le port du voile, et une pression qui, année après année, devient insupportable. Azar résiste à sa façon, en continuant à enseigner et à lire des livres interdits, comme Lolita de Nabokov, chez elle, dans le cocon de son appartement. Ça pourrait ressembler à un book club sympathique, un groupe de sept amies très différentes, qui partagent rires et pleurs, racontent leurs amours et leurs espoirs. C’est un peu ça et tellement plus.

Les amies sont d’anciennes étudiantes, certaines ont fait de la prison, ont été torturées, et ces lectures hebdomadaires sont le seul sas de leurs vies où l’air est frais et en abondance. Jusqu’au jour où il ne l’est plus et où la question de la survie par l’exil se pose. Tourné en Italie ave