S’il y avait eu un prix à décerner au titre le plus accrocheur de la compète, on le lui aurait remis d’office. Mais un autre sacre attendait le film de l’Indonésien Edwin au 74e festival de Locarno, qui s’achevait samedi en récompensant Vengeance Is Mine, All Others Pay Cash du léopard d’or, sa plus haute distinction. Vendue comme une charge anti-patriarcale, enchâssée dans une farceuse romcom, cette revisite du cinéma d’arts martiaux eighties nous a moins marqués par son punch approximatif, que par sa manière saignante d’envisager la comédie de remariage – voire d’imaginer un film de super-héros sur le couple, hardiment contenu dans son devis indé. Le découvrir en première division du festival plutôt que dans une niche «projos de minuit» donnait quoi qu’il en soit le la d’une compétition à vocation quasi transgressive. Action, fantastique, science-fiction, comédie policière… Le cinéma de genre tenait le volant cette année. En récompensant Vengeance Is Mine, le jury de Locarno se montre raccord avec le projet pop revendiqué par son nouveau directeur artistique, Giona Nazzaro, soucieux de faire feu de tout bois pour satisfaire le «plaisir» du public.
Sous-régime
Difficile pourtant de prétendre avoir toujours compris le chemin qu’il entendait tracer avec cette sélection. Entre deux projections, on voyait bien que les festivaliers les plus dévots de Locarno cherchaient l’euphémisme pour décrire leur désappointement, sans se résigner à casser du sucre sur une manifestation ritu