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Tour d’horizon

Loisirs à bord : les compagnies aériennes jouent les films de l’air

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Longs métrages, séries, docus, podcasts, jeux… Les programmes récréatifs proposés dans les avions sont un marché en expansion pour les créateurs de contenus. Mais aussi un enjeu de taille pour les compagnies aériennes désireuses de garder le contrôle sur ce que leurs passagers regardent en vol.
«Les Amants passagers» réalisé par Pedro Almodóvar en 2013. (Pathé Distribution)
publié le 5 août 2025 à 15h59

Nous sommes le 6 août. Alors que vous lisez ces lignes, quelqu’un, ou plutôt des milliers de personnes, s’escriment sur un écran tactile et secouent très légèrement le siège du passager assis juste devant eux dans l’espoir de trouver une distraction, un film qui semblera écourter leur trajet en avion. Ayant dépassé son niveau pré-Covid (4,89 milliards de voyageurs en 2024, selon l’Association internationale du transport) pour atteindre un record, le transport aérien, s’il n’est sans doute pas fameux pour la planète, représente en revanche une aubaine pour les Content Service Providers (CSP), ou fournisseurs de contenus, qui alimentent les appareils en films, jeux, séries, solutions technologiques et publicités de plus en plus sophistiqués. Il est loin – cent ans exactement – le temps du premier film de fiction (le Monde perdu, si vous y tenez) qui fut projeté dans un avion d’Imperial Airways grâce à un projecteur péniblement roulé à bord. Si l’on en croit la légende, le pilote fut sommé de voler dans les nuages pour assombrir la cabine… Désormais, une foule d’avions sont équipés d’écrans logés dans les sièges, et s’ils ne le sont pas, un système embarqué permet parfois, grâce à un réseau wi-fi en boucle fermée, d’accéder sur sa tablette (ou son téléphone, pour les barbares) à une bibliothèque de contenus sans devoir se connecter à un wi-fi externe.

Dans la guerre feutrée à laquelle se livrent les compagnies d’aviation pour convaincre les passagers de monter à bord de