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Thriller

«Longlegs», trépas de côté

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Sans rien révolutionner, le film réussit son numéro d’équilibriste entre horreur et polar surnaturel, autour d’une jeune flic et d’un serial killer insaisissable.
L'agente du FBI, interprétée par Maika Monroe, se retrouve aux trousses d'un tueur en série diabolique. (Asterios Moutsokapas/Metropolitan Film)
publié le 9 juillet 2024 à 22h14

«Le film d’horreur le plus terrifiant de la décennie», «Chaque plan est un cauchemar», «Longlegs donne l’impression d’avoir été forgé en enfer par Satan en personne», lit-on dans la presse américaine. OK, on se calme, on respire, on redescend – mais pas complètement non plus. Longlegs, quatrième film d’Oz Perkins, qui débarque cette semaine en salles précédé de critiques dithyrambiques, n’est pas le monstre annoncé. Mais ce n’est pas exactement rien non plus. On avait beaucoup parlé il y a deux ans de «l’effet Smile», ce film qui, parce qu’il avait eu la bonne idée de simplement faire son job à un moment où tout dans le cinéma d’horreur était grotesque, fade ou forcé, avait été accueilli avec une chaleur inhabituelle et fait un carton au box-office – la suite est d’ailleurs prévue pour cet automne.

Longlegs sort clairement de cette cour des «bonnes-petites-surprises-horrifiques-qui-ne-pissent-jamais-bien-loin» dans laquelle on a très vite fini par étouffer. Le film de Perkins ne manque pas de défauts – décousu, bordélique, inutilement confus dans son dernier tiers – mais est à l’image de son impressionnante scène d’ouverture : d’un poncif rebattu (tueur en série machiavélique contre jeune enquêtrice surdouée), il tire une matière au goût très inhabituel. Quelque chose de pourri, de visqueux qu